Comment ça marche des bassins de rétention?
- Guiss Guiss
- 13 juil. 2021
- 4 min de lecture
Le 31 mai nous sommes allés à Peyrins en bus, accompagnés de madame Besson et de madame Mozzo, notre professeur de SVT pour voir les bassins de rétention de Peyrins .
Peyrins est un village situé à 6 ou 7 kilomètres de Romans au bord de la Savasse. La Savasse est une petite rivière d’environ 25 kilomètres de long qui prend sa source dans les collines au nord de Romans, dans la forêt de Thivollet et qui se jette dans l’Isère à Romans. Cette rivière a régulièrement de très grosses crues qui ont souvent été la cause d’inondations dévastatrices dans la plaine de Romans. Une des plus graves a été celle de mai 1856 : à cette époque, la rivière traversait la ville et ce jour là, elle a envahi toute la ville basse et en particulier le quartier de la Presle. C’était un quartier où il y avait beaucoup d’artisans qui travaillaient dans des moulins et des tanneries. Tout a été recouvert de boue et de cailloux et les gens se sont retrouvés au chômage.
L’empereur Napoléon III donna des subventions pour aider les habitants : on construisit des quais surélevés et on détourna une partie du cours de la rivière pour qu’elle ne traverse plus la ville. De cette façon, c’étaient les champs qui étaient inondés.
Le problème est que la ville s’est étendue au XXème siècle et que les champs sont devenus des zones d’habitation. Résultat, ces quartiers ont été inondés à plusieurs reprises. Parmi les plus importantes inondations, il y a eu 1993 et 2003 et cela a coûté très cher.

On a donc décidé de construire des bassins de rétention et des digues pour canaliser l’eau en temps de crue et protéger Romans. On les a construits entre Peyrins et Romans et ils font environ 7 kilomètres de long. Ils ont coûté environ 8 millions d’euros. C’est très cher, mais beaucoup moins coûteux que les dégâts causés par les inondations.
Nous avons d’abord marché sur des digues qui longent la rivière des deux côtés. Le lit de la Savasse a été élargi entre les digues pour que l’eau puisse s’étaler et ralentir en temps de crue. Les digues sont renforcées avec de très gros rochers qui sont parfois cimentés pour que l’eau n’emporte pas la terre (et les rochers) lors des très grosses crues.

Ensuite nous sommes arrivés à un passage à gué pour les voitures avec des plots en béton pour les piétons. Il n’y a que quelques centimètres d’eau en temps normal mais en temps de crue l’eau peut monter très vite et haut et il est alors impossible de passer.


A côté du passage à gué, nous avons vu de petits méandres qui ont aussi été faits pour ralentir la vitesse de l’eau. Là aussi, les rochers le long des méandres sont cimentés.

Nous avons ensuite continué à marcher sur les digues et nous sommes arrivés au niveau d’un bassin de rétention : quand nous l’avons vu il était vide et nous l’avons traversé à pied sec, mais quand il pleut beaucoup, le trop plein de l’eau de la Savasse va se déverser dans ce bassin, qui est en fait un très grand champ. Ensuite, l’eau va s’évaporer ou s’infiltrer dans le sol. Si la crue est très forte, l’eau peut parfois aller dans un champ de blé voisin et l’agriculteur sera alors indemnisé si sa récolte est abîmée.



Après avoir traversé le bassin de rétention, nous sommes retournés sur les digues et nous sommes arrivés à une passerelle métallique construite à côté d’un aménagement « la poutre de dérivation» qui est inclinée de façon à dévier le trop-plein de la Savasse dans un canal d’écoulement menant au bassin de rétention.

A cet endroit, la rivière retrouve son lit normal, plus étroit, pour protéger la biodiversité et en particulier les poissons. En effet, si le lit de la rivière est trop large, il n’y a souvent pas assez d’eau pour les animaux qui vivent dans l’eau. On a donc aménagé des sortes de « réserves » d’eau.

Nous avons ensuite remonté les digues jusqu’ à la route Romans / Peyrins et nous l’avons traversée pour aller voir les étangs de Bellevue qui sont juste de l’autre côté.

Ces étangs sont d’anciens bassins de rétention aménagés en 1998 qui ont fini par être toujours pleins d’eau et qui sont devenus des étangs de pêche et une zone de loisirs que plusieurs élèves connaissaient. On y trouve toutes sortes de poissons (carpes, gardons, tanches, etc) et des oiseaux d’eau viennent y nicher. Il y a même un petit observatoire en bois sur un des étangs et des panneaux explicatifs sur les poissons.

Nous avons aussi remarqué que, tout au long des digues, des bassins de rétention et des étangs, la flore des zones humides est très développée : des arbres comme des saules, des hêtres, des peupliers, ou encore d’autres plantes des roseaux, des joncs, des prêles, de la menthe etc.
En conclusion, nous avons beaucoup apprécié cette sortie tout d’abord car c’était la première depuis le confinement et aussi car nous avons découvert des lieux proches de chez nous que nous ne connaissions pas pour la plupart d’entre nous. Nous avons été très surpris de voir qu’une aussi petite rivière que la Savasse pouvait faire autant de dégâts.

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